mardi 23 août 2011

Phnom Pros & Phnom Srei

Endroit à visiter ^^
Si vous faite le voyage de Phnom Penh à Kompong Cham, prenez la route nationale numéro 7. Arrivé à la borne kilométrique 116, regardez au nord-est (à votre gauche) à une distance d'un kilomètre de la route nationale. Vous verrez deux collines qui se dressent côte à côte. Vous allez vous apercevoir que celle de l'est est plus haute que celle de l'ouest.
La plus haute s'appelle Phnom Srei,
 « colline-des-femmes » en français
et la moins haute est dénommée Phnom Pros,
« colline-des-hommes »
 Voici une légende concernant ces deux collines :

D'après Khing Hoc Dy
"Contes et légendes du pays khmer"
II y a fort longtemps, une reine nommée Srei Ayuthyéa régnait sur le pays des Khmers. Elle était célibataire mais, à cause de son rang, personne n’osait jamais la demander en mariage et c’est donc elle qui se choisit comme époux un bel homme. Suivant l’exemple de la reine Srei Ayuthyéa, les femmes de son royaume l’imitèrent et ainsi les femmes se mirent à demander les hommes en mariage. Mais, au bout d’un moment, cette coutume ne convenait plus aux femmes qui perdaient souvent la face en essuyant des refus.

Lorsque la reine qui avait instauré cette pratique mourut, les femmes tinrent une assemblée et décidèrent d’un concours qui les opposerait aux hommes. Si ces derniers remportaient le challenge, la situation ne changerait pas. À l’inverse, s’ils perdaient, ce serait désormais à eux de demander les femmes en mariage. Il fut ainsi décidé de constituer deux groupes de sexes opposés et de bâtir chacun, durant une nuit, une colline artificielle. Il était convenu d’arrêter les travaux lorsque l’étoile du matin (Pkay preuk) apparaîtrait dans le ciel. Celui qui aurait alors élevé la plus haute colline serait déclaré vainqueur.

Chaque groupe constitué se mit donc au travail. Durant la nuit, après seulement quelques heures, une poignée de femmes, voyant que la colline des hommes avançait beaucoup plus vite que la leur, eut l’idée d’hisser une petite lanterne fixée sur un bambou, le plus haut possible dans le ciel, du côté nord-est de la colline. Les hommes prirent cette lumière pour l'étoile du matin et cessèrent leur labeur. Ils s’endormirent, laissant aux femmes le soin de terminer leur colline jusqu’au lever de la véritable étoile du matin. Au chant du coq, les hommes s’éveillèrent enfin et comprirent, mais trop tard, leur erreur. Leur colline était bien petite face à celle des femmes : ils avaient perdu.

À partir de cette date ce sont désormais les hommes qui demandent les femmes en mariage. Et non plus l’inverse.

[Extrait de l'article "Demande en mariage" écrit par Frédéric Amat]

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